Pneumothorax spontané - 1 an après
Il y a un an et un mois, pour être précise, je sortais de l'hôpital après de longues semaines de soins pour me débarrasser de la saleté qu'est le pneumothorax spontané. Je vous avais rédigé un petit quelque chose (cf : lien) mais j'aimerais désormais vous faire mon retour sur cette année qui a suivi la convalescence. Comment je vis désormais, ce qui a changé ou non, etc.
Les douleurs
Au niveau des douleurs, rien à déclarer. Je n'ai pas de gêne constante, de douleur qui perdure. Cependant, il m'arrive d'avoir des sortes d'éclairs électriques, des douleurs nerveuses au niveau des côtes qui entourent de près les cicatrices de mes drains. Un gros "ouille !" et c'est terminé. Cela doit se produire une fois tous les 2 mois, autant vous dire que c'est tolérable ! Sinon, rien. Enfin... si je ne fais pas la folle.
Ce qui a changé
En gros, oui, si je veux m'éviter des douleurs qui, là, peuvent devenir intolérables, je dois rester sage. Ne pas pivoter mon corps, ne pas le tordre, utiliser donc le bras droit pour prendre un objet sur ma droite quitte à perdre un peu de temps lors de la réalisation de tâches. Je ne dois pas faire l'acrobate. Autrement, si je fais ce type de bêtises, je le regrette les 3 jours qui suivent. Je sens sur l'instant le poumon qui se tord entre mes côtes et j'ai comme une douleur similaire à un hématome dans tout le thorax durant quelques jours.
Mais rassurez-vous, je peux toujours danser et faire la survoltée en soirée ! Mais... la survoltée sage, gloups. En fait, le maître mot chez moi est de ne pas se tordre.
Tolérance zéro
Par contre, s'il y a bien quelque chose qui a changé et de façon radicale, c'est ma vision face à la cigarette. Moi qui ai subi un tabagisme passif plutôt intense jusqu'à mes 22 ans, je tolérais. En soirée, dans la rue, chez moi, je tolérais. Je n'ai jamais apprécié respirer de la fumée de cigarette mais je tolérais.
Depuis, c'est hors de question. C'est parfois un peu difficile, les gens ont du mal à comprendre que c'est vital pour moi. Si je fais l'effort l'erreur de tolérer la fumée d'autrui au cours d'une soirée, je peux avoir le poumon douloureux une semaine entière sans parler du fait qu'il m'est entièrement interdit par les médecins, en fait, de respirer de la fumée.
Pire, il m'est même arrivé d'en venir à gueuler, prétendre avoir eu un cancer (quelle horreur, désolée infiniment et je ne le ferai plus, c'est certain) pour ne pas m'expliquer 10 heures et qu'on arrête enfin de me faire subir cette fumée dans un lieu confiné. Les connards sont têtus. Comprenez qu'expliquer un pneumothorax, emphysème, plèvre et poneys, je pense que ça tilte pas des masses chez tout le monde au premier coup. Du coup, je m'excuse sincèrement auprès de moi-même et des individus ayant côtoyé ou côtoyant le cancer, l'ayant moi-même côtoyé. Je suis la première que ça exaspère d'en venir là mais ces gens ne s'arrêtent jamais. Je ne suis qu'une "chieuse" quand je râle vis à vis de la cigarette (mots réellement entendus).
Il faudrait que je sois mourante pour leur prier de... fumer à la fenêtre ?
C'est grave et hallucinant d'en venir là pour une histoire de cigarette alors que vous pouvez simplement accepter mon intolérance face à ça, l'intolérance de tous et respecter votre entourage puis éteindre votre clope. Merci.
La respiration
Là encore, rien à déclarer. Même avec un tiers de poumon en moins, j'ai une saturation en oxygène à 100% comme avant et je n'ai aucun problème pour respirer, je n'ai ni rhumes ou bronchites ou quoi que ce soit non plus.
Les cicatrices
Enfin, pour ce qui est des cicatrices, vous pouvez constater grâce aux photos jointes qu'elles se sont nettement atténuées. Je n'ai pas particulièrement utilisé de crèmes cicatrisantes mais j'ai surtout fait du mieux que j'ai pu pour les protéger du soleil. Yay !
En conclusion
Là encore, comme pour l'extraction dentaire, plus de peur que de mal pour le moment ! J'ai évidemment toujours l'intime peur de la récidive ou que l'autre poumon fasse le fou à son tour, mais pour ce qui est des suites de cette aventure, rien de lourd et d'atroce à déclarer. J'ai nourri mon esprit de peurs et de témoignages douloureux durant toute ma convalescence et j'ai eu tort. Je sais que l'internet sera toujours plus alimenté de témoignages négatifs que positifs. Alors veuillez accepter ici mon témoignage positif.
Euh, voilà.
Prenez soin de vos poumons, amis de l'internet <3